Jocelyn a commenté Histoire de ma vie (tome 1) par Giacomo Casanova
Bien sûr, le nom de #Casanova est proverbialement associé avec une #sexualité débridée. Ce qui n'est absolument pas usurpé. Les histoires s'accumulent à un rythme effréné, contées en général avec brio et une sincérité au moins apparente des sentiments qui fait qu'elles touchent juste.
Malgré cela, quelques réserves. D'abord, il est évident que sous ses dehors de sincérité et d'une absence d'arrogance, Casanova sait tourne ses récits pour se donner un beau rôle tout en admettant diverses escroqueries et trahisons. Sa philosophie est qu'on ne ment pas si l'on est sincère au moment où l'on donne sa parole... et que cela n'engage en rien pour l'avenir. Promettre un amour éternel et exclusif qui ne sera ni l'un ni l'autre n'est donc pas seulement un lieu commun, c'est presque une vertu sous sa plume, puisque c'est fait du fond du cœur. Les abandons quand on n'aime plus sont pardonnables, mais il …
Bien sûr, le nom de #Casanova est proverbialement associé avec une #sexualité débridée. Ce qui n'est absolument pas usurpé. Les histoires s'accumulent à un rythme effréné, contées en général avec brio et une sincérité au moins apparente des sentiments qui fait qu'elles touchent juste.
Malgré cela, quelques réserves. D'abord, il est évident que sous ses dehors de sincérité et d'une absence d'arrogance, Casanova sait tourne ses récits pour se donner un beau rôle tout en admettant diverses escroqueries et trahisons. Sa philosophie est qu'on ne ment pas si l'on est sincère au moment où l'on donne sa parole... et que cela n'engage en rien pour l'avenir. Promettre un amour éternel et exclusif qui ne sera ni l'un ni l'autre n'est donc pas seulement un lieu commun, c'est presque une vertu sous sa plume, puisque c'est fait du fond du cœur. Les abandons quand on n'aime plus sont pardonnables, mais il parvient aussi à justifier ceux quand on aime encore — et qui surviennent par peur de s'enfermer — soit comme étant une fatalité aux causes extérieures (le couvent surveille désormais trop C.C. puis M.M.,...), soit comme étant un bien pour elles, puisque des hommes certes moins flamboyants que Casanova mais aimants et responsables les épousent. On manque alors singulièrement des opinions de l'autre partie pour vraiment en juger.
De plus, il y a tout de même au moins trois de ces dizaines d'histoires qui tombent dans la catégorie du #viol pur et simple. Que ce soit par contrainte implicite (un viol collectif duquel Casanova participe sans être meneur d'après lui, mais dont il fait l'apologie), par tromperie (une très jeune fille grâce à l'ascendant obtenu sur elle et son père) ou par la force (tentative de viol d'une blanchisseuse dans l'obscurité d'un escalier).
A ces trois occasions j'ai hésité à interrompre ma lecture. Ce qui m'a fait poursuivre est la relative rareté de ces épisodes, l'#humanisme malgré tout assez constant dont fait montre Casanova, et l'intérêt de la découverte de l'#Europe du #XVIIIe siècle vue de l'intérieur. Ces épisodes disparaissent heureusement dans les 2e et 3e volume.