Éloge du bug

Être libre à l'époque du numérique

Langue : French

Publié 2024 par Zones.

ISBN :
978-2-35522-223-8
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4 étoiles (2 critiques)

" Ca marche, c'est tout ", nous dit la publicité pour un smartphone. C'est simple, c'est intuitif. Il n'y a pas à se poser de questions. Le passage au numérique tel que nous le vivons aujourd'hui correspond largement à une délégation généralisée des choix politiques, éthiques, culturels et sociaux à des opérateurs privés qui ont su rapidement proposer des " solutions fonctionnelles " pour à peu près tout. Dans cet essai provocateur, le philosophe Marcello Vitali-Rosati prend le contre-pied de cet " impératif fonctionnel " au coeur de la vision du monde dans laquelle les GAFAM nous enferment. Il propose au contraire de réfléchir à partir de ce qui heurte le flux bien huilé des rhétoriques de l'immatérialité, de la simplicité, de l'intuitivité et du bon fonctionnement : le bug. En anglais, ce mot signifie " insecte ", mais aussi " spectre ". En court-circuitant la machine qu'il habite et …

1 édition

a publié une critique de Éloge du bug par Marcello Vitali-Rosati

À la recherche du temps perdu

4 étoiles

L'Éloge du bug est un ouvrage à mi-chemin entre ouvrage culturel et ouvrage scientifique. En d'autres termes, je le pense accessible à tous, bien qu'il puisse parfois être perçu comme assez technique. C'est un livre foisonnant qui mêle informatique, philosophie, politique, éthique... et j'en oublie sûrement. L'éloge du bug, c'est l'éloge du temps, appelé perdu, passé à comprendre l'ensemble des enjeux politiques, sociétaux, environnementaux, éthiques... liés aux choix, conscients ou non, que nous faisons lorsque nous choisissons un, ou plusieurs, outils numériques, et en délaissons d'autres. C'est un contrepoint salutaire à "l'injonction fonctionnelle", à l'injonction productiviste, dont les implications ne sont que partiellement numériques, et essentiellement humaines : quel est l'impact des choix technologiques que nous avons fait, ou que d'autres ont fait pour nous, sur nos vies ? Je ne peux m'empêcher de penser à la complainte éternelle de tous les travailleurs modernes que je connais à propos de …

Les cigales, et la fourmi.

Aucune note

Un extrait de la conclusion « Socrate raconte que, jadis, les cigales étaient des êtres humains, tellement amoureux des arts des Muses qu'ils passaient leur vie à chanter et oubliaient de manger ou de boire jusqu'à en mourir. Pour cela, ils furent récompensés et transformés en cigales, afin qu'ils puissent continuer à dédier leur vie aux arts des Muses sans devoir se préoccuper de rien d'autre. Les cigales de Socrate passent leur vie dans la skholé, l'oisiveté dont nous avons parlé. Elles ne travaillent pas et c'est ce qui les rend divines. Socrate raconte ce mythe pour démontrer que Phèdre et lui ne doivent pas s'endormir bercés par le chant des cigales. Ce serait indigne de ces divins insectes : il faut faire comme eux, se consacrer à la skholé et continuer à discuter. Cela pourrait sembler contradictoire : les cigales sont oisives, ne faudrait-il pas que Socrate et Phèdre …