Lointain futur. Espace profond.
Plus qu’une prouesse technologique, la station est une expérience. Politique, sociale, économique, philosophique. Ainsi, au sein de ce gigantesque assemblage minier peuplé d’espèces venues de tous horizons, les stationniens se définissent moins en fonction de leurs origines que de leurs pourcentages génétiques. Melting-pot utopique, la station offre de fait un refuge de tolérance unique au cœur de la Galaxie — une vie en symbiose gérée par les Paramètres qui adaptent l’environnement aux différentes morphologies, aux contraintes physiques, à toutes les essences du vivant. Ou du moins offrait… De profonds désaccords entre les Spéciens, favorables à la séparation interespèce, et les Fusionnistes, qui œuvrent pour davantage de métissage, cristallisent les tensions.
Au milieu de ces courants qu’elle ne maîtrise pas, une femme, stationnienne insignifiante, va devoir choisir son camp, et par là même, peut-être, peser sur le devenir de la station et sa myriade d’habitants.
Un concentré de ce qui me fait aimer la science-fiction
5 étoiles
Un énorme coup de coeur que cette courte lecture qui concentre tant d'éléments qui font que j'aime lire de la science-fiction.
Si les thèmes abordés (l'altérité, la cohabitation et la construction d'une communauté plurielle, l'exploration spatiale) sont des classiques du genre, la novella a l'art de se réapproprier ces fondamentaux pour en proposer un condensé efficace, servi par une écriture ciselée, capable en peu de mots d'en dire beaucoup, sans négliger des nuances. La narration non linéaire peut un instant déstabiliser, mais la fragmentation du récit renforce à mon sens son caractère immersif.
Cependant, si la lecture de Rossignol m'a tant marquée, c'est qu'au-delà du fond du récit, la prose, à la fois sensible et brute, a su me communiquer mille et une émotions. Celle, tout d'abord, de l'émerveillement teinté de fascination face aux premières pages et à la magnifique immersion proposée dans une station spatiale où cohabite une telle …
Un énorme coup de coeur que cette courte lecture qui concentre tant d'éléments qui font que j'aime lire de la science-fiction.
Si les thèmes abordés (l'altérité, la cohabitation et la construction d'une communauté plurielle, l'exploration spatiale) sont des classiques du genre, la novella a l'art de se réapproprier ces fondamentaux pour en proposer un condensé efficace, servi par une écriture ciselée, capable en peu de mots d'en dire beaucoup, sans négliger des nuances. La narration non linéaire peut un instant déstabiliser, mais la fragmentation du récit renforce à mon sens son caractère immersif.
Cependant, si la lecture de Rossignol m'a tant marquée, c'est qu'au-delà du fond du récit, la prose, à la fois sensible et brute, a su me communiquer mille et une émotions. Celle, tout d'abord, de l'émerveillement teinté de fascination face aux premières pages et à la magnifique immersion proposée dans une station spatiale où cohabite une telle diversité d'êtres et de formes vivantes, réveillant ce que j'avais pu ressentir il y a bien des années en découvrant la série Babylon 5. Celle, aussi, du coeur qui se serre devant le récit d'une maternité, des certitudes et des doutes d'une narratrice évoquant cette relation mère/enfant - de façon principalement indirecte - dans le contexte d'un melting-pot utopique en train de s'effondrer.
Rossignol est une très belle lecture, d'une richesse qui peut paraître inattendue par rapport au format si court d'une novella. Elle m'a rappelée ce que j'aime dans la science-fiction, et c'est déjà beaucoup.